Carnaval de la passion (ePub)

Pour beaucoup d'idiots, c'est la plus belle période de l'année, pour moi, c'est une horreur. Mais ma femme à l'époque ne s'en souciait pas vraiment. Elle était active dans une société de carnaval depuis son enfance. Elle a d'abord dansé dans le groupe de filles, puis dans le spectacle de danse et plus tard elle a pris en charge certaines tâches administratives. Mais le pire était toujours le temps autour du Lundi des roses. Presque tous les ans, elle accompagne à pied le reste des membres de la société, leurs conjoints et leurs connaissances, car le char de la société est déjà peuplé par les plus hauts dignitaires. Dans les semaines précédant le défilé, les sujets habituels ont été discutés, à savoir qui obtiendrait quelles choses, quel matériel de lancer, qui devait coudre quelque chose, etc. Bref, toutes les choses dont je ne me souciais pas vraiment. Au Rosenmontag, nous nous sommes rendus dans la ville où se déroulerait l'un des plus grands défilés de Rhénanie. Nous sommes arrivés par groupes isolés à l'endroit où le défilé allait avoir lieu et, petit à petit, les boissons alcoolisées ont fait le tour. Des choses comme le pomme-corn et d'autres schnaps ont circulé. Les petits lâches ont été suivis par des canettes de bière, qui ont ensuite été remplacées par d'autres boissons mélangées. Malgré mon aversion pour ce rituel annuel, mon humeur s'améliorait de plus en plus en savourant diverses boissons. A la gaîté aussi le soleil, qui s'est fait au ciel bleu, complètement sans nuages, large. À 11h11, les premiers wagons et groupes ont commencé à circuler et peu après, nous avons dépassé des milliers de plaisantins en traversant le centre ville. De notre wagon sont sortis les tubes habituels du carnaval de Brings, des Höhnern et de tous ces groupes et artistes étranges qui ont fait boum à nos oreilles. Nous avons ensuite distribué notre matériel de lancer pièce par pièce parmi le public et plus la procession durait, plus je surmontais mes inhibitions annuelles récurrentes. En d'autres termes, si la musique est assez forte et que le taux d'alcoolémie a atteint un certain niveau, vous ne vous souciez pas du carnaval.